Le luxe ne connaît pas la crise ; vraiment ?
Marc Foujols se confie sur l’actualité du marché du luxe et de l’ultra luxe et vous partage ses observations pour 2023.
Robert Lafont : Bonjour Marc Foujols, tout le monde vous connaît, vous êtes sans doute le dernier indépendant de l’immobilier de luxe dans la capitale.
Marc Foujols : Indépendant c’est vrai, on est peu dans cette catégorie de l’immobilier à être resté indépendant, moi je pense que c’est cela qui plaît à ma clientèle. Face aux poids lourds de l’immobilier de luxe en France je continue de proposer des services sur-mesure avec mes équipes et cela plaît.Combien d’agences avez-vous aujourd’hui ?
A l’heure actuelle quatre agences physiques en France et des partenaires à l’étranger qui représentent le groupe. J’ai commencé il y a quarante ans dans l’Oise avec deux agences, une à Chantilly et une à Senlis. A Paris nous sommes implantés au Trocadéro et à Saint Germain des Prés.Comment va l’immobilier de luxe ? On dit que c’est un marché qui résiste bien, est-ce le cas ?
Vous allez rire mais il y a plusieurs marchés du luxe. Il y a les biens jusqu’à cinq millions et puis au-dessus il y a l’ultra-luxe. Nous sommes positionnés sur les deux secteurs, le second résiste mieux que le premier notamment grâce au retour de la clientèle internationale (américains, anglais). En ce moment, on constate également le retour de nombreux expatriés français, qui, au début, s’installent en location puis finissent par passer à l’achat.Qu’est-ce-qui se vend le mieux, appartement ou hôtel particulier ?
Le stock d’hôtels particuliers est très limité. On a beaucoup de demandes de bureaux en ce moment pour cette typologie de biens. Les biens avec une commercialité se vendent à toute vitesse. Le marché des appartements se maintient mais on constate que les produits avec défaut s’accumulent sur le marché, cela aura un impact sur les prix.Comment voyez-vous l’évolution du marché haut de gamme dans les années à venir ?
L’immobilier de prestige qu’est-ce-que c’est ? C’est de l’exceptionnel ; une adresse, une vue, une terrasse, une qualité de rénovation, des prestations. Tout ceci ne se démode pas et Paris est un marché ancien très résilient contrairement au marché américain par exemple. Je suis confiant.Vous êtes un spécialiste de l’immobilier dans l’Oise et en Ile de France. Qu’en est-il de l’appétence des acheteurs pour ces maisons en résidence secondaire ?
Compiègne, Senlis, Chantilly, Fontainebleau et Montfort L’amaury, ces secteurs sont pris d’assaut ces derniers temps. Le « must » c’est la maison familiale à moins d’une heure de Paris avec un jardin, peu de travaux et une gare à moins de dix minutes. Pour ces produits on est autour du million d’euros et on vend en huit jours.Et qu’en est-il des châteaux, des domaines viticoles ?
Ma spécialité, ce sont les châteaux à moins d’une heure de Paris. C’est de la folie ! Récemment on a vendu un château au prix demandé en seulement deux visites. Il y a quelques années j’ai vendu l’Abbaye de Vaux de Cernay pour un complexe hôtelier par exemple. Au-delà de cinq millions et à plus de deux heures de Paris, ce n’est plus la même histoire… Les domaines viticoles ce n’est pas notre spécialité mais on côtoie les grandes fortunes qui s’intéressent à cette typologie d’investissement. On leur vend des biens de qualité à proximité des domaines.Pour cette interview vous m’avez donné rendez-vous chez Monsieur Bleu, dans le XVIème arrondissement…
C’est une table de Monsieur de Gourcuff c’est quelque chose de fantastique. Je suis un vrai fan de Paris Society !Interview réalisée par Robert Lafont en Juin 2023